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Un jardin mystique
Offerte en 1500 par le chanoine Hugues le coq, La tenture de la vie de la vierge orne le cœur de la collégiale. Véritable bande dessinée de laine et en soie, elle évoque la vie de la vierge .
Les épisodes les plus connus (la nativité, l’adoration des mages, l’annonciation) côtoient des scènes totalement inédites car inspirées des évangiles apocryphes ou de la légende dorée de Jacques de Voragine. L’ensemble de ces scènes repose sur un parterre de millefleurs, véritable jardin mystique où fleurissent œillets, ancolies, muguet … (chaque fleur ayant sa symbolique propre) et dans lequel nichent des oiseaux de toutes sortes qui accompagnent les personnages de la tenture : le faisan l’oiseau royal assistant au couronnement de la vierge ou le faucon (symbole de la vigilance) accompagnant la fuite en Egypte.
Les visages ont gardé malgré les siècles toute leur expressivité : la colère du jeune homme, furieux de ne pouvoir épouser Marie, ou Le regard tendrement inquiet de Joseph pendant la fuite en Egypte.
Une équipe de bénévoles est chargée de l’accueil à la collégiale et reçoit près de 27000 visiteurs chaque année.
L’amour est dans le jardin
Il y a bien longtemps que le bastion saint Martin n’a déployé sa machine de guerre. Ses fossés ont été transformés en un écrin de verdure, et le seul risque que l’on encourt à le traverser est de recevoir une flèche du petit cupidon qui se trouve aux pieds du bastion.
Entre 1759 et 1780, Jean-François Maufoux, maire de Beaune, entreprend de nombreux travaux d’urbanisme. Les remparts qui cerclaient la ville deviennent des lieux de promenade, les portes fortifiées sont abattues ouvrant la ville sur les campagnes environnantes.
Le bastion Saint Martin est réaménagé en 1765. Les travaux dirigés par l’architecte Nicolas Lenoir le Romain en font en une esplanade, accessible par des rampes et des escaliers.
Au siècle suivant, Les travaux de couverture de la Bouzaize à la fin des années 1870 et la démolition de la porte Saint-Martin vers 1887 donnent naissance à de nouveaux projets. Sous la municipalité de Paul Bouchard, la réfection totale du bastion est alors prévue : les rampes, les escaliers, les sculptures et le fronton sont concernés. Le sculpteur Creuzot est chargé des travaux d’embellissement. Les travaux d’aménagement sont attribués à Joseph Moret en 1887 et à Mourdon Bard en 1890.
Le fossé est comblé et permet ainsi l’aménagement d’un jardin au pied du bastion, des arbres remarquables sont plantés : platane à feuilles d’érables, oranger des Osages et l’arbre aux 40 écus qui déploie ses feuilles d’or illuminant nos sombres jours de novembre. En 1893, l’éclairage du square est mis en place.
Pour compléter la métamorphose du site une élégante statuette représentant Cupidon vient y prendre place.
Cupidon était, dans la mythologie romaine, le fils de Venus, déesse de l’amour. Il était décrit comme un très bel enfant capricieux, armé d’un arc et des « flèches du désir ». La légende veut, que Venus jalouse de Psyché (« l’Ame ») demanda à Cupidon de rendre celle-ci amoureuse de l’être le plus laid de la terre. Mais quand Cupidon vit Psyché, c’est lui qui en tomba amoureux et de leur union naquit une fille : Volupté.
Me de Pompadour, maitresse de Louis XV, redoutait plus que tout de perdre les faveurs de son royal amant . A défaut de pouvoir utiliser les flèches du désir ,elle commanda au sculpteur Maurice Etienne Falconet une représentation de Cupidon ,pour son hôtel d’Evreux à paris (l’actuel palais de l’Elysée) .S’inspirant du mythe ,il représente Cupidon sous la forme d’un petit garçon ailé ,niché dans nuage ,le doigt porté aux lèvres demandant le silence pendant qu’il cherche une flèche dans son carquois pour frapper sa prochaine victime .Une belle représentation de l’amour qui frappe aveuglément toute personne .Quelques roses autour du socle donnent son aspect léger à cette scène .
Une reproduction (l’original est maintenant au Louvre) de cette œuvre vient prendre place dans ce jardin lors du réaménagement. Comme piédestal, on reprit, le socle d’une croix rogatoire en cuivre doré, offerte au XVI siècle à notre dame de Beaune par HUMBERT Legoux de la Berchère doyen du chapitre. Placée en avant du portail sur un socle de pierre rosée finement travaillé, cette croix fut démolie à la révolution. Cependant le socle échappa à la destruction et fut placé au cimetière saint Jean puis transporté dans ce jardin après le déménagement de ce cimetière.
Voilà christianisme et mythologie réunis ensemble pour célébrer l’amour ! N’allez pas croire que leur vie fut toujours un long fleuve tranquille
Dans les années 80, ce petit cupidon va subir les assauts d’un promeneur indélicat, la plainte déposée à cette occasion précise :
« Il est possible que quelqu’un ait voulu grimper sur cette statue haute de cinq mètres environ et se soit cramponné sur la tête qui n’est qu’enfoncée sur un cône. Cette tête s’est détachée et a brisé le bras droit de la statue en tombant «.
Fort heureusement les services municipaux ont procédé à des réparations que l’on distingue à peine.
Voilà l’histoire un bastion défensif, devenu jardin ou Cupidon s’apprête à lancer les flèches du désir en attendant la venue de volupté. On rêverait de voir nos actuels chants de bataille en Syrie ou en Irak ainsi transformés
Sabler le champagne ?
Sabler le champagne ou mettre le couvert ,voilà des expressions qui sont totalement sorties du contexte culturel qui les a vu naître et si nous(en tout cas les francophones) en devinons la signification cachée,avouez que l’ensemble des ces mots pris au sens littéral donnerait un résultat pour le moins curieux
Les arts de la table conservent la mémoire des temps passés. Les dieux de l’antiquité aimaient manger couchés. A leur image grecs et romains aisés prenaient leurs repas allongés autour d’une table. Le christianisme a imposé une vision plus égalitaire ou toute la maisonnée partage le repas autour d’une table, il fallait faire table rase du passé.
Nos ancêtres auraient sans doute été très étonnés de voir une pièce spécialement consacrée pour les repas (notre actuelle salle à manger). Au moment du repas, on installait des tréteaux le long des murs : on dressait la table. Tous se retrouvaient autour d’un plat unique, seuls quelques privilégiés étaient servis de façon individuelle. Par crainte de l’empoisonnement, ils exigèrent que leurs plats soient couverts, d’où la nécessité de mettre le couvert. Puisqu’on s’asseyait sur des bancs on banquetait, il fallait cependant s’habiller élégamment. On pouvait ainsi de confectionner un vêtement dans un drap de « trentain », tissu de très belle qualité composé de trente centaines de fils, une belle façon de se mettre sur son trente et un.
Les arts de la table conservent la mémoire des temps passés. Les dieux de l’antiquité aimaient manger couchés. A leur image grecs et romains aisés prenaient leurs repas allongés autour d’une table. Le christianisme a imposé une vision plus égalitaire ou toute la maisonnée partage le repas autour d’une table, il fallait faire table rase du passé. Nos ancêtres auraient sans doute été très étonnés de voir une pièce spécialement consacrée pour les repas (notre actuelle salle à manger). Au moment du repas, on installait des tréteaux le long des murs : on dressait la table. Tous se retrouvaient autour d’un plat unique, seuls quelques privilégiés étaient servis de façon individuelle. Par crainte de l’empoisonnement, ils exigèrent que leurs plats soient couverts, d’où la nécessité de mettre le couvert. Puisqu’on s’asseyait sur des bancs on banquetait, il fallait cependant s’habiller élégamment. On pouvait ainsi de confectionner un vêtement dans un drap de « trentain », tissu de très belle qualité composé de trente centaines de fils, une belle façon de se mettre sur son trente et un.
Sabler le champagne : cette expression provient du verbe « sabler », qui signifiait « boire un verre d’alcool d’un seul trait ». A cette époque, on soufflait dans la coupe pour l’enduire de buée, puis on la saupoudrait de sucre. De cette façon, le vin était encore plus pétillant, mais il fallait le boire rapidement, il fallait donc sabler son verre. Piquer » qui signifie manger par ci et par là, a donné notre pique-nique.
Surprenante visite de Beaune
Stupéfiante visite souterraine de Beaune, pour le travail.
Un dédale kilométrique de caves et celliers. Petit air de catacombes parisiennes, bien qu’ici les bouteilles remplacent les tibias.
Dégustation impromptue, mais assumée (appréciée !), de la production locale, dont le célèbre « clos des Mouches ».
Sur la surface, au soleil, rapides relevés de tourelles XVIe siècle cachées sournoisement dans quelques cours secrètes.
Quoique en disent les dijonnais, les « ânes de Beaune » savent recevoir fieu !