Bourgogne Passions

découverte de la chapelle du saint Esprit :un succès

zoom
Commentaires fermés sur découverte de la chapelle du saint Esprit :un succès

découverte de la chapelle du saint Esprit :un succès

Tour à tour Hôpital, asile, cuverie, logement, la chapelle du saint esprit a connu bien des vicissitudes jusqu’à sa récente réhabilitation par l’office intercommunal du pays beaunois. Pendant les journées du patrimoine, des visites guidées permettaient au public de découvrir cette histoire près de 250 personnes ont répondu à l’invitation de l’office intercommunal du pays beaunois.

Tous les beaunois connaissent cette petite chapelle à la confluence de l’AIGUE et de la BOUZAIZE, derrière la « sécu » pour faire plus simple. Supportant de plus en plus mal le temps qui passe, ses portes closes depuis plusieurs années laissaient vagabonder nos imaginations.
Son histoire est longue et mérite d’être contée :
En 1255 le seigneur de Meursault donne ce terrain pour l’édification d’un hôpital placé sous le vocable du saint Esprit, cette dotation est complétée par Jeanne de Lombarde en 1350 et plusieurs bâtiments y sont édifiés. Malades, femmes enceintes et malades contagieux sont accueillis dans cet hôpital.
Une partie des bâtiments est rasée en 1358 pour y édifier les fossés et les murs de la ville.
Vers 1540 Antoine de Salins, chanoine de la collégiale entreprend la reconstruction de l’établissement. On y accueille des pestiférés, située hors du centre-ville mais pas trop éloignée non plus, sa situation géographique se prêtait bien à cela. Sans doute pas vraiment puisque en 1628, les pestiférés sont accueillis à l’hôtel Dieu, pas pour longtemps certes mais suffisamment de temps pour décimer la communauté de sœurs et de malades de l’hôtel Dieu. En 1627 l’hôpital est rattaché à l’hôtel Dieu et l’ancienne chambre des malades devient chapelle.
En 1648, le bâtiment est réaffecté pour le casernement de l’infanterie.
Au XX e siècle il est occupé par une cuverie avec le logement attenant, jusqu’à son rachat par la ville de Beaune. L’office de tourisme du pays beaunois est devenu locataire de la chapelle pour l’euro symbolique charge à lui d’être maitre d’ouvrage et d’en financer la réhabilitation.
Le défi était de taille, il fallait transformer un hôpital du XIII en un siège administratif fonctionnel du XXI sans le dénaturer.
Les visites guidées offraient l’opportunité de lire les chapitres de cette histoire multiséculaire en laissant trainer son regard sur les éléments de l’édifice.
Les deux pignons nous laissent entrevoir les charmes de l’esprit gothique de l’origine de la construction, le XIII siècle : le beau moyen-âge, le bel élan de charité qui poussait les puissants à se tourner vers les plus humbles. Toutes les ouvertures sont ogivales : soient qu’elles aient été maintenues comme l’a été le triplet des trois baies (côte oriental), soit qu’elle ait retrouvé sa forme primitive (la fenêtre du pignon occidental) ou qu’elle ait été aménagée ainsi comme la porte cochère partiellement rebouchée pour s’harmoniser avec la fenêtre au-dessus.
Contournons le bâtiment, côté parking, une petite réplique très contemporaine de la chapelle permet de loger les installations électriques. Nul ne songerait à se passer d’électricité, la modernité se montre et s’assume.

Côté sécurité sociale les multiples ouvertures refaites, de niveaux différents, témoignent des occupations successives. On se plait à laisser glisser ses doigts sur les blocs d’encadrement ou apparaissent différentes traces de taille, le bretture médiévale ou la boucharde plus tardive. C’est toute l’histoire de cette chapelle qui se lit dans la pierre.
Fini le tour de l’édifice, nous voilà devant la porte principale, la visite se poursuit à l’intérieur. Dès l’entrée, une impression de hauteur frappe le visiteur, la belle charpente (vraisemblablement issue de la reconstruction du XVIe) ne méritait pas d’être cachée sous un plancher. Une mezzanine tel un pont de paquebot a pris place à l’intérieur du bâtiment laissant la charpente parfaitement visible et permettant l’aménagement d’une dizaine de bureaux. Une heureuse façon de tricoter le présent avec le passé.

La chapelle du saint esprit et l’office intercommunal du pays beaunois ont unis leurs destinées au service du tourisme dans le pays beaunois. Mais rappelons que la chapelle était ouverte au public l’espace d’un week-end, l’accueil des touristes continue de se faire porte Marie de Bourgogne, la dernière duchesse n’a pas dit son dernier mot !